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Regards croisés : deux autrichiennes en France

Venues tout droit d’Autriche, Lena et Laura sont actuellement en France pour un semestre à l’Université Bordeaux Montaigne. Elles nous donnent leurs impressions sur les cours, l’actualité et la manière dont celle-ci influence leur vie.

Quelles sont vos premières impressions de la France ?

Lena : J’aime beaucoup Bordeaux, c’est une très jolie ville.

Laura : J’étais surprise que les gens soient si gentils. Les étudiants parlent beaucoup avec nous et ils s’intéressent beaucoup à nous. 

 

Justement, qu’est-ce que vous pensez de l’université en France ?

Laura : L’université ici ressemble beaucoup au lycée parce que le prof parle tout le temps et les étudiants ne font qu’écrire. 

Lena : En Autriche, on fait des exercices, on pose des questions, on discute, nous n’écrivons presque rien. Lors de notre premier cours en France, on s’est vraiment demandé ce qu’on faisait là ! Nous n’avons rien compris !

Laura : Ici, les cours durent deux ou trois heures. C’est très long et c’est difficile de se concentrer. En Autriche, ils durent maximum une heure et demie. 

 

Est-ce que vous avez changé d’opinion sur la France ?

Laura : Oui. Avant, je pensais que les français ne voulaient pas parler anglais. Mais ici c’est différent parce que beaucoup de gens parlent anglais avec nous. Comme ils pensent que nous ne comprenons pas le français, ils nous parlent en anglais ! 

 

Est-ce que vous suivez l’actualité française ?

Laura : Je ne suis pas l’actualité de la France, plus celle de l’Autriche.

Lena : En ce moment, il n’y a pas beaucoup d’informations françaises dans les médias autrichiens. Quand il se passe quelque chose d’important, on en parle en Autriche mais en ce moment il n’y a pas grand-chose concernant la France.

 

Comment a-t-on parlé des attentats du 13 novembre en Autriche ?

Laura : On était très choqué. Tous mes amis et toute ma famille m’ont demandé si je voulais encore partir en France. Mais pour moi c’était clair que je partais parce qu’on ne doit pas avoir peur.

Lena : Moi je me suis demandé si je voulais vraiment partir en France. Mais finalement, je pense que ça peut aussi arriver en Autriche. Donc j’ai décidé de partir quand même. 

Laura : Pour moi, la France ce n’est pas plus dangereux maintenant. Ça peut arriver partout en Europe.

Lena : Je pense qu’en Autriche c’est un peu plus sûr parce que c’est un pays neutre.

 

Parle-t-on autant de la guerre en Syrie et des réfugiés ?

Lena : Oui bien sûr. Salzbourg, notre ville, est proche de l’Allemagne donc tous les réfugiés viennent là-bas avant de traverser la frontière. Mon père a un hôtel et nous avons accueilli des réfugiés. Tous les autres hôtels de la région ont refusé de les accueillir mais nous, nous avons accepté. 

Laura : Beaucoup de réfugiés voyagent en train de Vienne à Salzbourg. Quand je prends le train, il y a beaucoup de contrôles de police et c’est assez intimidant.

Lena : Pour aller travailler, je dois passer la frontière avec l’Allemagne. Quand les réfugiés sont arrivés il y avait beaucoup de monde et je ne pouvais plus traverser. 

 

Qu’est-ce que vous en pensez ?

Lena : Si un jour il y a la guerre en Autriche, nous serions contents d’avoir de l’aide. C’est pour ça que c’est aussi notre responsabilité d’aider les réfugiés. L’Europe est très grande et je pense que si tous les pays s’unissent, on peut aider tout le monde.

 

Est-ce que vous pouvez me parler de l’actualité autrichienne en ce moment ?

Lena : En ce moment, les gens ont peur, ils veulent plus de sécurité. Il y a un parti politique très à droite qui veut que les réfugiés retournent en Syrie.

Laura : Les gens votent de plus en plus pour eux et il y a beaucoup de débats à cause de ça.

 

Pour finir, est-ce que vous avez des anecdotes à raconter ? 

Laura : Quand nous sommes arrivées, nous savions qu’il fallait changer de tram aux Quinconces mais nous ne savions pas prononcer ce mot en français. Alors nous avons demandé où était les « Quin-con Â», ce qui ne veut pas dire la même chose ! 

Lena : Les français sont fous quand ils conduisent ! Ici, si deux voitures se rentrent dedans ce n’est pas grave, alors qu’en Autriche si, c’est grave. C’est vraiment différent !

 

Anastasia Marcellin

 

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